Fondé récemment, Neopharm ambitionne de bâtir une nouvelle vision de l’officine : connectée, innovante et centrée sur les missions élargies du pharmacien. Hadi Loussaief, cofondateur du groupement, revient sur les origines du projet et les objectifs portés par cette jeune structure.

Le Quotidien du pharmacien – Qu’est-ce qui a motivé la création de Neopharm ?

Hadi Loussaief – À l’obtention de mon diplôme, je me suis installé à 27 ans avec une volonté forte : rester indépendant et libre de choisir mes partenaires et mon modèle d’exercice. Cinq ans plus tard, cette même volonté a conduit d’anciens camarades de faculté et moi-même à créer Neopharm.

Notre ambition est claire : valoriser les nouvelles missions du pharmacien – comme la vaccination, les entretiens pharmaceutiques ou encore le dépistage – tout en favorisant un exercice moderne, numérisé et centré sur la santé publique.

Nous avons lancé le groupement fin septembre 2023, avec un déploiement effectif en 2024. Aujourd’hui, une douzaine de confrères nous ont rejoints, tous impliqués directement au capital du groupement.

Quel est votre positionnement face aux autres groupements, et quelle est votre stratégie de développement ?

Nous nous positionnons sur le segment de la pharmacie dite « médicalisée », et recherchons des confrères partageant cette même vision du métier. Nous avons initié plusieurs collaborations, notamment avec l’organisme de formation « Ma formation officinale », en attendant le lancement de notre propre programme interne.

Nous développons également des supports pratiques autour de thématiques comme la PDA, la téléconsultation, l’organisation des parcours de soins, ou encore l’optimisation de l’espace officinal pour intégrer les nouvelles missions.

Côté technologie, nous collaborons avec des ingénieurs spécialisés en intelligence artificielle pour créer des outils facilitant la gestion des tâches non cliniques (administratif, commandes, etc.). L’objectif : dégager du temps pour le conseil et l’accompagnement des patients.

Autre particularité du groupement : la mutualisation des données de santé issues des officines adhérentes. Ce partage permet à chacun d’identifier les bonnes pratiques, de s’inspirer des réussites des autres et de bénéficier d’un véritable esprit de solidarité. Une charte graphique, une enseigne et un merchandising intérieur sont également proposés, mais restent totalement optionnels à ce stade.

À plus long terme, nous envisageons de lancer notre propre marque (MDD), en accord avec les attentes des patients : des produits de qualité, bio, et fabriqués en France. Si nous pouvons apporter une véritable valeur ajoutée sur ce segment, nous n’hésiterons pas à nous lancer.

Quels sont vos critères de sélection pour accueillir de nouveaux adhérents ?

Nous n’imposons aucun critère lié à la localisation, au chiffre d’affaires ou à la taille de l’officine. Notre développement repose sur un modèle de croissance organique, basé sur l’adhésion volontaire et motivée de pharmaciens qui partagent nos valeurs. 

L’adhésion coûte 250 euros par trimestre, ce qui permet de couvrir les frais de fonctionnement du groupement. 

L’essentiel pour nous est de créer un réseau d’entraide entre pharmaciens investis, qui souhaitent exercer leur métier avec engagement et liberté.